lundi 30 août 2010





jeudi 26 août 2010

À mon BB

: « Ma chérie, je fais des efforts, pour mettre de côté toutes mes relations ambiguës avec mes amies. » : « Mais, mon chéri, si tu fais tant d’efforts, tu n’as qu’à faire ce que tu veux et assumer les conséquences de tes gestes. » Tiens, tiens… Conséquences….. C’est un mot très à la mode en ce moment, parce que je viens tout juste d’intégrer le milieu scolaire.C’est la rentrée et l’on repasse en évaluation le code de vie scolaire.Le mot conséquence est employé positivement en comparaison de punition, c’est ce qu’on appelle en pédagogie du renforcement positif. Bien. Mais je vais vous dire une évidence, c’est un mot que les professeurs utilisent avec leurs élèves, mais c’est bien connu, les profs ne sortent pas avec leurs élèves, donc, mon chéri : « Si tu continues à fréquenter tes amies ambiguës, je vais simplement et délibérément te punir. » Voilà. C’est dit. Je vais te mettre en retenue et te faire copier mille fois : « Ma chérie, tu es la seule et unique dans mon cœur. Je t’aime plus que tout au monde. Il n’y a que toi et seulement toi, même si tu t’es exilée à l’autre bout du monde sur une réserve autochtone, je t’attendrai.» Mille fois j’ai dit, Hein! Sinon je sors ma règle et je donne aussi la fessée!!!! Bon, évidemment, ça s’applique uniquement à mon chéri, que les choses soient claires!

Visite de petits martiens

Hier soir, j’étais crevée, j’ai filé au lit sur les coups de 10h, c’était ma première journée avec tous les profs, avec en prime, des réunions interminables…Juste au moment où je vacillais dans les bras de ma douce Morphée, j’entends comme en échos mon nom. Ce n ‘est pas très clair, suis-je en train de rêver? J,entends quelques rires et du grabuge. Mon sang se fige, mes yeux sont bel et bien ouverts, mon cœur bat la chamade. Lentement, très très lentement, je tourne ma tête vers la fenêtre de ma chambre. BANG!!!!!! J’ai un coup de flash light en plein dans mes yeux. Je bondis de mon lit, je cours au premier étage, je colle mon visage dans la porte et là…. Je vois une demi-douzaine de petits martiens qui fument en se bidonnant royalement de me voir si ahurie!!! : « Fanny??? C’est toi arts plastiques??? Ha! Ha! Ha! »
: « Mes chers petits amours, Z’allez pas croire que je ne vous aime pas, Hein!?! Sauf que je dois vous dire qu’on ne doit pas aller espionner sa nouvelle prof d’arts pendant qu’elle dort tranquillement chez elle…. Ce n’est pas gentil, ce n’est pas très rigolo, et surtout CE N’EST PAS COOL! » M’enfin, faut comprendre, ils avaient tellement hâte de me découvrir, de faire connaissance avec moi, qu’ils n’ont pas pu attendre au lendemain matin pour me voir. NOOONN! Impossible de venir me voir dans ma classe à 8h30 avec une belle pomme rouge autrement, ils auraient pu perdre des points pour manque de créativité. Et Vlan!

samedi 21 août 2010

Le dépanneur

Après presque 2 heures de skype avec mon chéri, j’ai entrepris de me rendre au dépanneur du village pour acheter quelque chose à manger. Le stock de cannage étant desormais à zéro, c’était vraiment par nécessité que je devais me procurer quelque chose à manger. Moins de choix que ça, tu meurs. Entre le kraft dinner, le hamburger helper, les oréos, kit kat et beurre d’arachide, je fini par trouver du steak de « balloné » et du bacon. Hummmm…. Je crois que ça va pas être possible…pas être possible…( c’est une chanson.) J’ai BESOIN de manger un peu de légumes et un peu de viande normale, ça fait une semaine que je me nourris de boîte de thon, de compote de pommes et de barre tendre. La dame semble me prendre en pitié vu la tête déconfite que j’affiche ouvertement. Elle finie par me dire va jeter un oeil dans le congélateur du sous-sol voir si tu ne peux pas trouver quelque chose. Oh! Miracle! Je trouve un paquet de steak haché (qui doit être congelé depuis je ne sais quand mais tout de même), deux carottes, un oignon et trois pommes de terres. Avec un peu d’imagination et de débrouillardise, je vais me faire un mixte entre un ragoût et un bouilli, rien de bien excitant, mais avec cette température, je ne trouve rien de mieux que de la comfort food. En ce moment, c’est la saison de la chasse aux porc-épiques. Pour ceux qui aiment les histoires « gores », je vous raconterai en message privé comment cuisiner cette petite bête, mais sachez que je préfère nettement aller cueillir de la chicoutai, ça fait plus la petite maison dans la prairie. Et oui, on peu sortir une fille de la ville, mais on ne peux pas sortir la ville d’une fille.

Aujourd’hui c’est samedi

Aujourd’hui c’est samedi, il fait froid et gris, j’ai une baisse de morale. J’ai fais ma vaisselle, défaite quelques boites mais le cœur n’y est pas.J’écoute Manu Chao en boucle, en espérant avoir une dose de soleil, ça me rappelle mon voyage au Costa Rica. Hier, j’ai discuté avec le directeur, il m’a mise en charge de projets très stimulants comme la création d’un laboratoire multimédia et l’organisation d’un voyage scolaire. C’est incroyable le nombre de subventions accessibles pour les communautés autochtones. Dans d’autres circonstances, j’aurais trouvé ça presque indécent, mais à voir la misère ici, je me dis que c’est tant mieux, que d’avoir des projets stimulants, ça donne de l’espoir et ici, ça manque cruellement. Les allocations d’aide sociale sont versées en deux partie, autrement il ne reste plus rien à la fin du mois. La paie était jeudi dernier, il n’y a presque plus personne dans le village, les chantiers de construction sont arrêtés, tous les ouvriers sont allés boire au village voisin.Ils reviendront quand il ne restera plus rien. Pakua Shipi est une réserve sèche, mais entre vous et moi, l’alcool coule à flot et chaque matin, on retrouve une quantité impressionnante de bouteilles vide dans la cour d’école, lieux de rassemblement. Les gamins jouent dehors jusqu'à pas d’heure sans surveillance, criant, se bagarrant et vandalisant l’école. D’ailleurs, l’année dernière, un jeune de 11 ans à mis le feu à la salle des machines de l’aréna. L’aréna à été une perte totale, le jeune n’a reçu aucune réprimande. Cette année, le conseil de bande à reçu une subvention de 1,6 million de dollars pour la construction d’une nouvelle patinoire. Les fonds sont introuvables. En discutant avec les autres « expats », Pakua semble être une réserve pas trop problématique, sans trop de violence. C’est ma première expérience sur une réserve, ça me fait penser au Myanmar. Un pays très beau mais très dur. Je ne suis pas ici pour les changer, seulement pour aider.

jeudi 19 août 2010

« Go with the flow »

Ici, c’est comme internet, il y a la haute vitesse et la vitesse de base. Quand bien même je clique 50 fois sur le bouton, ça ne va pas plus vite , c’est ça la bande passante. J’ai dû passer 45 minutes avec au moins 5 personnes de chez Télus pour une histoire de branchement téléphonique. Erreur de nom de rue, maison volatilisée, code postal inexistant, : « mais madame, vous n’êtes même pas sur la map! » Arffffff!!!!!! Courage, courage!

Hier, il y a eu un orage monstre. Je n’avais jamais vu autant de pluie tombée en même temps. La foudre est tombée sur les transformateurs, panne d’électricité dans le village… Pas évident! Impossible de me préparer quelque chose à manger, des pâtes pas cuite, ce n’est pas très digeste… Pas de douche ni de café ce matin, dur dur d’aller au boulot! Le directeur a fait une indigestion alimentaire, alors pas de rencontre de direction aujourd’hui. Je sens que je vais me la couler douce sur facebook, même si je dois faire mes commandes de matériel et ma préparation de cours pour l’année qui vient. J’ai tout pleins de projets artistiques en tête, j’ai super hâte de rencontrer mes élèves. Mon horaire est pas mal, mes classes pas très remplies et je me suis fait dire que mes élèves ne seront pas très motivés! Qu’à cela ne tienne, j’ai plus d’un tour dans mon sac!

mercredi 18 août 2010





Jour 1

Mauvaise nouvelle, mes boîtes sont restées au quai fédéral, je n’ai donc rien dans mon appart lorsque je finie enfin par obtenir ma clef. Je file donc chez mon voisin récupérer mes valises vite fait et dans mon empressement, je laisse ma clef bénie sur le sofa. Un petit coup de vent et Poufff, la porte se ferme! Merde! Pas de double, cour à droite et à gauche, déniche enfin la clef de mon autre voisin et l’on m’explique gentiment que je vais devoir passer par l’entre toit en grimpant dans le garde-robe. Je dois absolument marcher sur les solives, autrement je vais défoncer le plafond. Après quelques acrobaties, j’arrive à me faufiler dans le toit, il fait complètement noir, pas de lampe de poche, je finis par trouver mon briquet la flamme s’éteint, en rallumant, je me brûle les doigts. J’ai chaud, je suis énervée, j’ai pas trop l’habitude de jouer les orangs-outans dans un faux plafond en me balançant d’une solives à une autre. Je me jure de ne plus jamais oublier mes clefs, oui oui, promis! Je trouve enfin la trappe de chez-moi, 4 pirouettes plus tard, j’atterris dans mon salon! Bon il me manque un peu de pratique pour mes saltos arrière, j’ai le coccyx en compote, mais je récupère ma clef! Ouffff!!!! La police débarque : « Madame, on voudrait vous donner des conseils pour votre sécurité. » Hummm Hummm! Mouains! L’après-midi y a passé. Alors comme on dit : « une fille avertie en vaut deux. » Le soir, j’ai droit à un souper de bienvenue, où je fais la rencontre de mon directeur qui a l’air aussi perdu que moi et de quelques Innus pas « trop » alcoolique.
Je passe mon dimanche à me reposer chez moi, je ne fais rien de rien de ma journée. Demain, lundi, je vais aller chercher mes boîtes qui sont restées au port et déjà, mercredi, je serai en réunion de préparation. Mon chéri, tu me manques tellement.

Vendredi 13 ou le grand départ

Les derniers moments passés avec mon amoureux écoulés, il est temps de se rendre vers l’aéroport, direction Sept-Iles, puis enfin Pakua Shipi… Après m’être battue avec Félixou le matou pour lui administrer une dose de calmant en prévision du transport en avion, c’est à la bourre que nous partons. Oui, la belle saison à Montréal, ça rime aussi avec Festivals et qui dit festivals dit aussi rue bloquées, détours, construction, trafique et bien sûr, retards. J’arrive donc dernière minute, à la course au comptoir d’Air Canada, où ma fois, la très charmante dame à l’accueil ne trouve pas ma réservation. Et bien sûr, je n’ai pas mon papier de confirmation avec moi. C’est la merde. Alors là, commence la course à la montre. Je passe d’un comptoir d’Air Canada à l’autre et chaque fois, c’est le même discours, mais : « Écoutez-moi bien Madame, si vous n’avez pas votre carte de crédit avec laquelle vous avez payé votre billet, on ne peut malheureusement pas rien faire.» … :« Oui mais comprenez-moi bien , pour la millième fois, c’est le conseil de bande de Pakua Shipi qui à payé pour moi…. » … :« NON, NON, pas possible on ne peux rien, je ne veux pas parler avec votre agente qui a réserver pour vous, NON. » Le vol ferme, je ne peux même pas acheter un autre billet, je reste comme une conne à P.E.T. Et Là, avec une dernière lueur d’espoir, mon chéri me dit « Allons voir avec Air Labrador ». Finalement, 5 minutes avant mon vol, je découvre que ma compagnie d’aviation s’appelle Provincial Airlines. Ouains, ouains, ouains…. Après m’être encore une fois engeuler pour éviter de sortir mon chat de sa cage, Parce que : « Écoutez-moi bien Monsieur, je tiens à ma vie, si je dit que JE NE PEUX PAS LE SORTIR, ÇA VEUT DIRE QUE C’EST PAS POSSIBLE!!!!!! » Rien à faire, je me bats encore avec ma petite panthère. C’est l’heure du décollage de mon avion, j’ai pas encore passer la sécurité ( maudit 11 septembre! ) Et Là, : « Madame, vous avez trop de bagage à main, c’est pas possible. » - : « FUCK, C’EST MON ORDI ET MON APPAREIL PHOTO ÇA COUTE 20 000$ ALORS ÇA NE VA PAS EN SOUTE OKAY!!!!!!! »15 minutes d’engeulade sévère avec la sécurité de l’aéroport, c’est bon, je cours dans le terminal ou l’avion patiente après moi. J’arrive sans le souffle, rouge comme une tomate ( vraiment, faut que j’arrête de fumer moi…) C’est bon la porte se ferme, je boucle ma ceinture, direction Sept-Iles. Je pense que tout les pilotes qui ont échoués leurs examen de conduite se ramassent avec Provincial Airlines. Je suis convaincue que mon Chat-Minou va mourir, que je vais le retrouver et qu’il va s’être suicidé tellement ça brasse dans le coucou! Je me dis que finalement, c’est moi qui aurais dû prendre le Gravol! J’arrive à Sept-Iles où je vois les transporteurs brasser la cage de mon chat, c’est bon, je pète un sprint ET une crise en les traitants de malades! Et là, la sécurité me cours après! Pincez-moi je rêve, la sécurité de l’aéroport de Sept-Iles!!!!! MAIS C’EST MÊME PAS UN AÉROPORT BANDE DE PROVINCIAUX!!!!! M’enfin, je prends mon vol avec Air Labrador, dans un avion qui contient 18 places où j’atterris saine et sauve à Pakua Shipi. OUFFFFF!!!!!!! Ce n’est pas fini, ce n’est qu’un début…( C’est pas une chanson de série télé ça????) Bref, j’arrive et les personnes qui sont sensées m’accueillir ne sont pas là, je ne sais pas mon adresse et je n’ai AUCUN nom de personne contact. MERDE. On me dépose finalement en face de la maison de quelqu’un « qui va pouvoir m’aider » Merci! Je passe finalement la nuit chez lui, lessivée et les ronrons de mon chaton me font bercé dans les bras de Morphée.

Et l’aventure se poursuit…..

Il faut bien dire que tous ces moins en asie du sud est ne laissent pas indifférents. Le retour fut bien pénible et l’envie de bouger, de faire quelque chose pour ma communauté a fait son petit bout de chemin… l’envie de partir a l’aventure, encore plus loin, et toujours repousser les limites… Alors cette fois-ci, je ne pense pas etre decue. On m’a proposer un poste d’enseignante d’arts plastiques, tenez-vous bien a Pakua Shipi? À ou? Pakua j’sais pas ou? Oui oui! Je pars sur la basse cote nord, enseigner les arts plastiques aux autochtones dans un petit village de 300 habitants, accessible seulement par bateau ( 72 heures de bateau…..) Pas de centre d’achats, pas de restaurants, pas d’épiceries, et pas de routes….. Mais sentez-vous bien rassurés, je pars confiente, pleine d’espoir, et l’envie de relever cet incroyable défi, tant personnel que professionnel….Mais…. Mais… j’entends déjà les mais et LA question…. Mais tu vas faire quoi l’hiver, tu sais Fanny, l’hiver c’est long et c’est froid, tu ne vas pas y survivre!!!!! Bien a tous ceux-la, je dirais que j’attends toujours les dons pour que je puisses m’acheter un Kanuk et des bottes d’hiver! Sinon, très chers, je vais apprendre a faire de la moto-neige et de la pêche sur glace! Bien oui, on a qu’une vie a vivre! Je vais vous faire des recettes de sushis a faire palir les esquimaux! HéHé, c’est un jeu de mot! En fait ma communauté d’acceuil sera les Innus Montagnais! Kuei Kuei!!!