samedi 21 août 2010
Aujourd’hui c’est samedi
Aujourd’hui c’est samedi, il fait froid et gris, j’ai une baisse de morale. J’ai fais ma vaisselle, défaite quelques boites mais le cœur n’y est pas.J’écoute Manu Chao en boucle, en espérant avoir une dose de soleil, ça me rappelle mon voyage au Costa Rica. Hier, j’ai discuté avec le directeur, il m’a mise en charge de projets très stimulants comme la création d’un laboratoire multimédia et l’organisation d’un voyage scolaire. C’est incroyable le nombre de subventions accessibles pour les communautés autochtones. Dans d’autres circonstances, j’aurais trouvé ça presque indécent, mais à voir la misère ici, je me dis que c’est tant mieux, que d’avoir des projets stimulants, ça donne de l’espoir et ici, ça manque cruellement. Les allocations d’aide sociale sont versées en deux partie, autrement il ne reste plus rien à la fin du mois. La paie était jeudi dernier, il n’y a presque plus personne dans le village, les chantiers de construction sont arrêtés, tous les ouvriers sont allés boire au village voisin.Ils reviendront quand il ne restera plus rien. Pakua Shipi est une réserve sèche, mais entre vous et moi, l’alcool coule à flot et chaque matin, on retrouve une quantité impressionnante de bouteilles vide dans la cour d’école, lieux de rassemblement. Les gamins jouent dehors jusqu'à pas d’heure sans surveillance, criant, se bagarrant et vandalisant l’école. D’ailleurs, l’année dernière, un jeune de 11 ans à mis le feu à la salle des machines de l’aréna. L’aréna à été une perte totale, le jeune n’a reçu aucune réprimande. Cette année, le conseil de bande à reçu une subvention de 1,6 million de dollars pour la construction d’une nouvelle patinoire. Les fonds sont introuvables. En discutant avec les autres « expats », Pakua semble être une réserve pas trop problématique, sans trop de violence. C’est ma première expérience sur une réserve, ça me fait penser au Myanmar. Un pays très beau mais très dur. Je ne suis pas ici pour les changer, seulement pour aider.
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